La question des influences

J’ai souvent du mal à y répondre.

Entre la musique qu’on écoute mais qui ne ressemble pas à la musique qu’on crée, ce qui nous a bercé quand on était enfant et ado mais qu’on n’écoute plus, la musique qu’on adore et dans laquelle on se reconnaît mais qu’on n’écoute pas forcément très souvent… Je ne sais jamais ce qu’on me demande.

Et pourtant, quand on veut se construire artistiquement, il faut bien se poser cette question et essayer d’y voir clair.

Moi j’ai commencé à chanter avec des grandes voix, j’aimais le souffle profond et la puissance des voix de ces divas comme Céline Dion par exemple, ce sont mes premières émotions de chanteuse. Mais j’aimais aussi le mystère et le timbre de personnalités artistiquement plus affirmées, je pense notamment à Mylène Farmer. Mes parents écoutaient de la variété française, j’ai été entourée par ces textes-là. Puis j’ai aimé la poésie et j’ai commencé à écrire très jeune. Des poèmes ou des débuts de roman. Mais pas de cours de chant ni de cours de musique quand j’étais petite. Tout ça c’était dans ma tête.

Adolescente j’ai aimé les ambiances plus rock, je chantais dans un Tribute des Cranberries, j’essayais de mettre à ma sauce du Nirvana ou du U2.

Devenue adulte, quand je me suis remise à chanter, je ne me reconnaissais ni dans les voix puissantes ni dans le rock. J’ai découvert la folk et les nanas à guitare. J’ai beaucoup écouté KT Tunstall, Les Pretenders, et Pauline Croze dans le registre chanson française. Mais ce n’était pas encore dans ces ambiances que je réussissais à inventer ma propre musique.

Peu à peu je me suis rendue compte que des instrumentations trop chargées étouffaient ma voix, il m’a fallu aller vers des décors plus minimalistes. Les sonorités électroniques m’ont permis une plus grande liberté, à la fois pour les lignes mélodiques mais aussi pour gérer l’intensité de ma portée vocale. J’ai redécouvert Portishead, Björk, Morsheeba, Hooverphonic, Massive Attack avec un sentiment de familiarité. Ce sont ces empreintes tirant vers le trip-hop qui ressortent aujourd’hui avec mon premier projet “Depuis l’ombre” et ce sont les retours que je reçois.

J’aime le trip-hop posé, planant, les sons doux, les voix suaves. Et s’il y a une petite ligne de guitare, mon instrument, c’est encore mieux.

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